La souris et le chat
Une souris
grise échappa à la tapette
Mais du piège le bruit en attira le chat
Qui de son air altier la trouva tristounette :
« - Louez votre rachat
De très courte durée
Car pour rendre votre âme à Dieu
Il faudra vous transfigurer ! »
« - Je n’ai pas besoin de captieux ! »
Mais du piège le bruit en attira le chat
Qui de son air altier la trouva tristounette :
« - Louez votre rachat
De très courte durée
Car pour rendre votre âme à Dieu
Il faudra vous transfigurer ! »
« - Je n’ai pas besoin de captieux ! »
Répondit
l’animal subtil
Ironisant
d’un feint babil :
« - Entre
l’appât et le minet
De l'un je suis prudente et donne mille attraits.
Pour preuve ce comté qui m’est abandonné
Quand l’autre aux griffes vives tend à parler abstrait,
Pour mieux m’embobiner. »
De l'un je suis prudente et donne mille attraits.
Pour preuve ce comté qui m’est abandonné
Quand l’autre aux griffes vives tend à parler abstrait,
Pour mieux m’embobiner. »
« - A
ne sentir que matière et gruyère au nez
Offensant
le cœur pur qui ne pense que chasse
Souris ne manque pas d’audace !
Souris ne manque pas d’audace !
Or pour
devenir bon martyr
Il faut
vous convertir
Dès lors faites
donc vos prières ! »
« - Mais
ce que vous appelez Dieu
Moi je le
dis Principe
Voilà qui
m’émancipe
Faites
donc marche arrière
Je vous
fais mes adieux ! »
Ils n’eurent plus pensée commune
Ils n’eurent plus pensée commune
Titillant
chacun leurs vibrisses
Pour une
lutte gladiatrice.
A l’ouïe le chat borna sa proie opportune,
A l’ouïe le chat borna sa proie opportune,
Position
aplatie et mouvements furtifs
Observant
l’objectif
Puis d’un coup il balança de l’arrière-train
Puis d’un coup il balança de l’arrière-train
D’un bond
sauta sur sa conquête,
Qui tel le trait de l’arbalète
Qui tel le trait de l’arbalète
Se réfugia
dans son écrin.
Le chat couina comprenant bien trop tard
Le chat couina comprenant bien trop tard
Qu’il
avait du retard
Et que
souris qui nargue a son trou pas très loin
Quand elle
lui redit à brûle-pourpoint :
« - Pour
chasser le lapin, imitez la carotte ! »
Ainsi
faut-il que l’on se frotte
Avec toute
notre acuité
Aux
rencontres des autres, à leurs amphigouris.
Toute doctrine joue avec la vérité
Toute doctrine joue avec la vérité
Comme le chat
et la souris.
Beaucoup de malice dans cette fable. Très jolie fable. Merci.
RépondreSupprimerJean-Claude