La Comédie des mots
Au palais des fredaines
Le gardien du fabuleux livre
Etait Croquemitaine.
Prétextant son manque de
savoir vivre
D’aucuns se plaignirent.
Le grand capitaine des mots
Pour apaiser leur ire
Sur les fonts baptismaux
Des pertes et profits
Le priva du défi
De l’amour des bons mots
Arguant que ses contes de fées
Faisaient peur aux enfants.
Sur le coup de l’effet
Survinrent des prétendants
Des détenteurs de vérité
Cloîtrés dans leur
promiscuité.
Et tous ces vertueux
Non point présomptueux
Détenaient la bonne formule
Des mots d’amour précieux
Se disant tous émules
Des principes de Dieu.
Leur persuasion pouvait prêter
à rire
Dans cette prétention du bien
savoir écrire.
La soubrette malicieuse et
charmante
Zerbinette coquette
En tout point désarmante
S’était lancée à la conquête
De l’album des trésors
La vertu en décor.
Rosalinde, du fabliau
A la fois jeune et vieille
Evoqua son brio
S’arrogeant le droit de
conseil
Sur le beau livre d’or,
La censure en ressort.
Le Polichinelle sournois
Redoutable et retors
Si grincheux, menteur, mais
courtois
Courait à travers et à tort
Ayant pour ce bouquin
Le désir du faquin.
Enfin Matamore en matois
Voulait être mentor
Par ses mots : fort
adroit
Il avait déjà coffre-fort
Pour le recueil taquin
Au verbe trop mesquin.
Pierrot de blanc vêtu
Regretta le Croquemitaine
Qui évoquait vice et vertu
Tous les côtés de l’âme
humaine.
Comme la nourriture
Alimente le corps
Lecture et écriture
Nourrissent notre esprit plus
fort
D’ignorance tuée
Pour être plus heureux.
Sois ce que tu es
Deviens ce que tu peux.
Une bien belle réussite, Daniel, d’un apologue qui a un petit côté « fable à clés » comme il est des romans du même tonneau… Du meilleur cru, donc !
RépondreSupprimerDaniel, quel humaniste êtes-vous, pour ainsi laisser à chacun la prétention de prétendre se risquer à être lui-même ! Merci pour eux et pour nous évidemment !
RépondreSupprimerHenri.
Récit FABULEUX !!! Bravo et merci Daniel.
RépondreSupprimerAnnie