LIVRE IV - Fable 58 - (Editions Thot en 2018 - Fabuleux Dédale)
La marmotte et le martinet
Une fois n’est onques coutume
Cette fable entre mammifère et bête à plumes.
Après hibernation, une jolie marmotte
Se trouva nez à nez
Cette fable entre mammifère et bête à plumes.
Après hibernation, une jolie marmotte
Se trouva nez à nez
Avec un martinet.
Surpris, curieux, il la survole en rase-motte
Et l’apostrophe ainsi :
« - Moi, durant mes acrobaties
Surpris, curieux, il la survole en rase-motte
Et l’apostrophe ainsi :
« - Moi, durant mes acrobaties
Je dors en volant et vis rêves et chimères.
Pour vous, tout ce temps à dormir
Dans un trou, sans percer les mystères
N’est que pure folie et mieux vaudrait
mourir ! »
Elle l’entend gentiment, lui qui a peu de pattes
Pour se poser, puis répond : « - Oh ! Mon bel oiseau
Il vous faut monter haut pour planer dans la ouate.
Dès mon réveil le monde est beau
L’hiver nous sommes au chaud et perdons du poids
Pour mieux vivre la végétation du printemps
Rongeant, broutant, vivant le temps
De nos amours, de joie.
Pour se poser, puis répond : « - Oh ! Mon bel oiseau
Il vous faut monter haut pour planer dans la ouate.
Dès mon réveil le monde est beau
L’hiver nous sommes au chaud et perdons du poids
Pour mieux vivre la végétation du printemps
Rongeant, broutant, vivant le temps
De nos amours, de joie.
Vous concernant, sans cesse en survolant les songes
Je gage le contraire
L’esprit ne pouvant se soustraire
Du miroir aux alouettes ; et par les mensonges
De vos rêves, on n’y peut réussir de la sorte. »
Là-dessus, notre oiseau s’emporte :
« - Vous passez la moitié de la vie à dormir
Quand je refais le monde
En ne cessant de battre de l’aile sans fuir
Je suis loin comme vous d’être une moribonde ! »
Rêve ou réalité, inconcevable issue.
Faut-il mieux vivre que dormir ?
Question qui nous rend la pensée carrée bossue
A nous faire embaumer de myrrhe.
Le doute nous accable en ces deux alouvis
Dupes de leur savoir, sans trêve
Mais c’est dormir toute la vie
L’esprit ne pouvant se soustraire
Du miroir aux alouettes ; et par les mensonges
De vos rêves, on n’y peut réussir de la sorte. »
Là-dessus, notre oiseau s’emporte :
« - Vous passez la moitié de la vie à dormir
Quand je refais le monde
En ne cessant de battre de l’aile sans fuir
Je suis loin comme vous d’être une moribonde ! »
Rêve ou réalité, inconcevable issue.
Faut-il mieux vivre que dormir ?
Question qui nous rend la pensée carrée bossue
A nous faire embaumer de myrrhe.
Le doute nous accable en ces deux alouvis
Dupes de leur savoir, sans trêve
Mais c’est dormir toute la vie
Que de croire à ses rêves.
Belle métaphore sur une question existentielle avec un texte bien troussé comme d’habitude. Rien à dire, c’est de la bonne et belle et grande fable. Merci Monsieur Allemand.
RépondreSupprimerUne rencontre improbable entre un martinet et une marmotte, de l’imagination « fabuleuse » et nous voilà avec une excellente fable pleine d’harmonie. Excellent !
RépondreSupprimerCelia