Pot aux roses
Il était une fois
Un jardin d’autrefois
Comprenant toutes les essences
Les arbres de la vie et de la connaissance
Avant que secret ne déflore
Une grâce nue comme Flore
Rose dissimulée
Appas qui s’appelait
Chloris, la déesse des fleurs.
Le joli mythe de pureté et d’amour
Par sa beauté, par son odeur
Cachait sous boutons de roses tous ses atours
Pour en troubler le doux Zéphyr.
Face à ces émotions et ces à-coups d’envie
Pour qu’il commence à la chérir
Rose pâle de modestie
Avant de séduire le cœur
Du rose cru de la pudeur.
La timidité émousse le sentiment
Pour en rougir de confusion
Et lorsque le rouge ardent pousse à la fusion
Sans plus aucun ressentiment
De cœur, de corps et de désir
On en vient au divin plaisir.
Dès lors, pour qui rejette
L’argument du poète
Qui éclaircit par fable obscure
Le grand secret de la nature
Pour découvrir la vérité
Libre, on se doit de pénétrer en profondeur
La rose de vertu, la fleur
Cette offrande d’altérité
Qui comble en son attrait tout élan créateur
Les pétales au centre et sur les membres en croix
Goûtant le moment de bonheur
De l’extase qui vous foudroie.
Chante rouge-gorge dont la tâche au jabot
N’est point résultat de piqure d’églantine
Mais goutte de sang d’une couronne d’épines
Récompense de Dieu comme rose flambeau.
Fallait-il de l’Eden se montrer plus discret
Les tons de la rose ne pas les désourdir ?
Ainsi en est-il des secrets
A vous faire rougir de trouble ou de plaisir.
Je copie cette fable, pour mes élèves de cm2 – (Côte d’Ivoire) – On va passer surement un bon moment à en débattre… J’aime beaucoup votre écriture… Merci de partager avec tous vos écrits. Merci Daniel.
RépondreSupprimerJosiane
Ah ! Une fable avec beaucoup de douceur et de sensualité… J’aime bien
RépondreSupprimerQue voilà bellement revisitée cette fable génésique ; de l’Eden mythique tu nous fais en treize vers un décor savoureux de couleurs et fragrances, préparant ton Adam à succomber bientôt aux parures sensorielles (mais bien cachées) offertes par ta belle Eve. En onze vers suivants notre peintre Daniel y va de son talent pour monter un chromatisme de roses comme le ferait une gamme égrainée altérée de dièses (ou bémols) sous le coup d’une émotion, jusqu’au point d’orgue vaginal. Douze vers encore pour l’apologie du point d’orgue ... Belle vision affabulée du poète car si beaucoup aimeraient être Flore bien peu son des appâts ... Et bien des Zéphirs ne sont que brutes épaisses. Mais passons car troubler conclusion d’une aussi belle histoire serait pécher. Et l’idée, cher Daniel, de lier la gorge du passeriforme au sang divin est à mon goût géniale et garder aux yeux de Dieu le secret dans la boîte à fards eût été, j’en suis sûr, plus sympa pour l’humanité. Merci Daniel.
RépondreSupprimerJean-Lionel