Le chat et la peluche
Un maître
avait chat et souris
Faisant
grand charivari
Tant ils
étaient amis dans sa salle de classe.
Il fallut
donc que maire et parents se mouillassent
Et comme
on ne tue pas les chats
Ils
livrèrent à l’autre trublion
Une bataille
sans rachat.
Fi de la
rébellion
Qui vous livre un cadavre
De rongeur
au museau pointu.
Voilà que
notre chat se navre
A tel
point qu’on craint qu’il ne se tue !
Pour
éviter la moindre embûche
Et pour
amuser les enfants
On lui
trouva une grise idoine peluche
Dont il
s’amusa un instant.
De son
amie l’absence
Le plongeait
dans la léthargie.
Dès lors
le maître était heureux de son silence
Qu’il fût
signe de paix, bonheur ou bien d’ennui
Surtout
cette absence de bruit
Du doux
félin ne bougeant plus
Faisait que
l’enfant fût instruit
Sans que rien lui déplut.
Le chat
devint bouffon
En étant
lui aussi peluche
Cotonneux,
comme sa doublure de chiffon
Se laissait
tout faire par toutes les paluche
On la lui
mettait sur la tête
Et il ne
bronchait plus.
Un jour
que le maitre eut finit ses historiettes
Au sujet
du poilu
Le moustachu
pris de furie
En grimpa
aux rideaux
Griffant
tout à l’envi
Déchirant
en lambeaux
En mordant
la peluche
La
lacérant en mille pluches
Dément,
bigre !
Cruel et feulant
comme un tigre.
Puis tel
l’éclair il disparut.
On
ne l’a plus jamais revu.
Il
n’existe pour le deuil aucune science
La
violence est le bruit
Du plus
grand des silences,
Celui de la
souffrance enfouie.
Maintenant je comprends quand on dit « les fables du 21e siècle ». C’est juste superbe. Quelle écriture ! Quelle fluidité ! Bravo monsieur Daniel Allemand. Bravo.
RépondreSupprimerSylvie