Des querelles
de nuages
Un nuage tout rond
Dans le ciel se promène
Tant soi peu fanfaron
Mais restant à la traine
De ses turbulents congénères
Voulant un temps qui dégénère.
Blanc, la tête dans les nuages
Il est tout assagi
Rêvant de grands voyages
Dès que le roi soleil rougit.
Soudain réagissent les sombres bataillons
Uniformément bas, noirs de dépression,
Le cirrus moutonne ses cheveux de coton
Le vent abîmant son habit blanc sous pression.
Les gris cumulus assombrissent la plaine.
De leurs lourdeurs, bordées d‘argent
Les rayons du soleil profitent de l’aubaine
Pour magnifier leurs bedons dégorgeant.
Ces gros nuages se mettent tous en colère
S’affirmant, noirs et gris tout plein de pluie,
A vouloir faire leur affaire
Du petit nuage pour ne plus parler de lui.
Là, se pointe l’énorme cumulonimbus,
Le jeu des nuages en devient un massacre.
Plutôt sans Dieu, mais avec cent astuces
Les volutes disloquées sans ménage
Participent à ce grand sacre.
Les cieux cèdent à l’orage
L’éclair de son arc d’or zèbre le ciel
Le tonnerre se met en rage
Violent signal d’un temps devenu démentiel.
Plus rêverie, mais cauchemar
Le vent, le froid, le bruit, les trombes en forte
averse
Rudoient ces nuées qui s’amoncellent sans cesse
D’un va et vient de lots épars.
Puis le grand ciel si peu bouleversé
Efface toutes les traces des pleurs versés.
Reparait fier, feutré de son ouate blanche
Le gai nuage à la démarche franche.
Et s’il n’est point de bonheur sans nuage
Les souvenirs restent émouvant ;
Les hommes pareils aux nuages
Gambadent toujours de l’avant
Leurs grands rêves tantôt gais, tantôt tristes
Voguant avec la pluie et les bons vents.
Ainsi sont-ils artistes
Car leurs multitudes font la beauté du temps
Leurs différences, la richesse tout autant.
Tout le sel de la société
Vient des diversités, l’écho des libertés.
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