Le
bourdon et les coquelicots
La fable n’est au lecteur
Que mensonge et beauté
Qui pour son grand bonheur
Lui dit souvent des vérités.
Laissez-moi vous narrer sur le chemin des fables
L’histoire d’un docte bourdon
Voyant sa ruche affable à l’abandon.
Notre insecte volant très gourmand de pollen
Se trouvait à la peine
Afin d’alimenter son nid
D’un nectar d’apologues, sis rue du Génie
Tout près d‘une fontaine.
Le tenace bosseur
infatigable
Sur son chemin des fables
Désirant de vivants fricots
Pour raffermir l’impérissable
Repéra un, deux, trois, vingt coquelicots
Auteurs rouge écarlate aux pétales de soie
Mais d’éclats éphémères, cela va de soi.
Si tout pavot des champs cache bien ses secrets
Champ de coquelicots ne se fait par décret.
Le pollinisateur
En voit tout le filon
De ses ailes libérant le flonflon
Les éveille sur l’heure.
Tout raide sur leurs tiges
Aux quatre grands pétales veloutés
Leurs étamines noir bleuté
S’ils en voient sa voltige
Ne perçoivent tout le prestige
Que va pouvoir en tirer chacun.
Les fleurs idolâtrées des Egyptiens
Aux tombeaux pyramides assurant au défunt
Le bon et doux sommeil
Sous la flamme de l’effet parnassien
Vont revivre la rime avec eau et soleil.
Grâce à leurs fables graines
Grâce à leurs fables graines
Qui s’échappent du fruit
Les coquelicots égrènent
À la ruche des fables plus de mille écrits
Qui en fait leur réputation.
Cet
artifice est nécessaire
Car la
fleur n’est pas mellifère
Ne
produisant aucun nectar pour sa nidation.
Si
d’aucuns ont besoin d’autrui
Pour
révéler leurs dons
En
revanche, sans le bourdon
Point de
reproduction du fruit.
Ainsi va
revivre la fable
D’antan et
d’aujourd’hui.
En
évoquant le vol du félibre il s’agit
De ranimer
la fibre de l’inoubliable
De noter
l’essor d’un genre que l’on ressème
Parfois avec
témérité
Si le
bourdon vous ôte le cafard, de même
C’est la
fleur qui vous dit car c’est bien mérité
Avec le
soutien d’Érato :
« Aimons-nous
au plus tôt. »
Excellent. De bout en bout du grand art monsieur ! Oui du grand art! Bravo monsieur Daniel Allemand.
RépondreSupprimerJérémy
Conduit avec un grand brio ce ‘vol du bourdon’, et combien juste sa morale l’accompagnant dans ces temps ou inconséquents nous malmenons la nature, les gentils coquelicots et autres mouches à miel. Grand merci !
RépondreSupprimerHenri
Merci Daniel et grand bravo pour cette métaphore du travail de fabuliste. Au bonheur de vous lire encore…
RépondreSupprimerLa "Rue des Fables" vous remercie. On vous salut “Oh ! Vous l’habitant de la rue aux cent fables !”. Merci pour vos délicieux mots.
RépondreSupprimerBravo Daniel pour cette belle fable “ Le Bourdon et les Coquelicots ”. j’aime beaucoup.
RépondreSupprimerDan
Un nectar d'écriture Daniel
RépondreSupprimerT'embrasse
Guillaume