lundi 10 août 2020

Le beau Geai du temps jadis

LIVRE IV - Fable 50 - (Editions Thot en 2018 - Fabuleux Dédale)


Le beau geai
du temps jadis

S’en étant envolée
Une volage oiselle
Qui voulait convoler
Bien plus vite que tourterelle
Se retrouva en cage
S’abandonnant à un chasseur
Qui s’occupa de son plumage
Bien plus que de son cœur.
Tel l’aveu d’Eurydice
Aux rives de son long supplice
Adieu premier amour, adieu prince charmant
Les rus d’émois fracassent souvenirs d’amant.
Le temps emporta la beauté
Même dans un chaud nid douillet
Le fleuve des ans enterra les sentiments
Dans la mer du néant que la folie dément.
Ainsi la vie s’écoule
Grain par grain, atone aux langueurs du sablier
Qui ne sait que le temps déroule
Le grand tapis rouge de l’amour oublié.
Et l’oiseau déplumé
Ô combien démonté
Essaye de rallumer
De la flamme d’antan, le temps à remonter
Ravivant de jadis l’eau forte
Au réveil de ses amours mortes.
Comment retrouver le pactole
Du beau geai qui cajole ?
Estimons à présent ce que vaut cette alarme
Car je sais des printemps
A vous donner des larmes
Puis des hivers autant
Par l’usure des ans à ranimer les charmes
De secrets envoûtants.
Ô princesse du bois dormant
Phénix renaissant de cendres
Désarmante stryge, crois-tu que ton amant
D’un nouveau tir va redescendre
Vers l’enfer
Pour croire au bel oiseau du paradis sur terre ?
Fi ! Que nenni ces litanies
Pour des instants manqués
Fi ! Les prières et les manies
Pour ceux restés à quai.
Ce n’est rien le bonheur qu’on donne
Prenons le temps d’aimer au moment opportun
Heureux qui s’abandonne
Au doux plaisir d’aimer du désir de chacun.
Se floue souvent qui trop se presse
Dans le brouillard des sentiments
Pour vivre mal dans la détresse
Du fait de ceux à qui l’on ment.
On crée son désespoir
En face de carêmes
Sans trop savoir qu’on va tout perdre sans le voir
Pour fuir trop vite qui nous aime.




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