vendredi 14 août 2020

Le Bouc et l'Agneau

LIVRE II - Fable 19 - (Editions Thot en 2018 - Fabuleux Dédale)



Le bouc et l’agneau

Sur un plateau karstique
Fortement érodé
Un agneau égaré
En faisait la mystique
Bêlant à perdre l’âme.
« Qui me vaut un tel drame ? »
S’enquit le seigneur bouc
« Mes Causses ne sont pas un souk !
Mon chant à moi vaut tragédie
J’aime le mal et congédie
Tout hurluberlu qui trouble mon épouvante
De quoi es-tu instruit ? »
« J’ai perdu mes parents d’une chute éprouvante »
« Par tes cris tu portes tous les péchés d’autrui ! »
« Je ne suis que docile et juste »
Répondit l’innocent ovin
« Mais peu me chaut ceux qui s’incrustent ! »
Bégueta le rustre caprin
« Je n’ai que le désir de plaire,
À agir dans l’erreur on en gagne qu’hybris ! »
« Pourquoi donc ce caprice
Qui gouverne plus que raison et fait galère ? »
Rétorqua le bouc infernal
« J’avoue… », dit l’agneau d’une candeur virginale
« … Que la frayeur du mal me fit perdre raison
Puis, la vie, l’abord, les cris, la péroraison
M’ont fait prendre conscience
D’une possible alliance
Entre le bien le mal
Avec tout animal…
Regardez ce terroir
De purification, de douceur et faiblesse
Dionysos échappa à Typhon par l’espoir
En bouc émissaire de faire la prouesse
De protéger de tout danger
Les moutons de Panurge afin d’aller au diable
En pouvant louanger
Tous les seigneurs sur Terre en implorant que diable
Ce grand Dieu du bonheur
Indépendant du caprice des autres. »
« Tu me plais l’agneau opineur
Faisant le bon apôtre
Tu peux rester ici
J’apprécie ton orthodoxie. »
Rien ne sert de crier
Il faut tout, bon, mauvais, calmement démontrer.



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