L’Autruche et les Perruches
C’était au Sénégal
Que d’affidées et chamarrées perruches
En leurs plumes et fanfreluches
Jacassant poésie, trottes, trajets, étoiles
Se transmettaient beau savoir sur leurs vols ;
Lorsque une pédante et doctorale frivole
Hirsute, de retour de dache
Et quelque peu bravache
S’ébroua vers leurs nids pour
son ego reluire.
Et la noire autruche esseulée
Ayant tant besoin de séduire
Leur livra sur leur sujet tout
son chapelet
Explosif.
Ainsi fit-elle croire
A tout son auditoire
Sur le ton intrusif
D’une endoctrineuse au long
cours
Qu’elle allait être au vol
plané d’un grand secours
Compte tenu qu’elle était la
meilleure
Aux acquis des longs vols et du
talent divin.
Elle voulait diviser ces piafs
gouailleurs,
Et c’est ce qu’il advint.
Trois perruches hochant la tête de haut en bas
Becquetèrent ce grand n’importe quoi,
Car l’autre avec son cinéma
Si ne savait voler avait de l’estomac
Et de la fatuité n’avait aucun complexe ;
Sages, d’autres réclamèrent démonstration.
Et elles crurent à l’esprit de « Saint-Ex »,
Quand l’aventureuse évoqua le vol de nuit.
Puis l’astre du jour déclinant sur l’horizon
Fondue dans le noir elle s’élança sans bruit.
Ne pouvant du bobard assumer
le costume
D’une course plus rapide que la lionne
Dans le vide plongea à y laisser ses plumes.
Dans ce temps mort, on crut
notre larronne
Car elle s’estompa en moins de
deux
Comme montée aux cieux ;
Ne sachant être séraphin
La tromperie prit fin
De l’envol qui lui brula ses
ailes d’Icare
Avec sa chute dans la combe de
la dune.
« Je ne volerai plus ! Voyez mon
infortune,
J’étais la seule à rejoindre Dakar
J’étais la seule à rejoindre Dakar
Ou la lune plus vite que
baudruche ! »
« Perruche ! Espèce de volatile à fadaises ! »
Hurlèrent les oiselles vers cette greluche
« Perruche ! Espèce de volatile à fadaises ! »
Hurlèrent les oiselles vers cette greluche
Subversive, car voilà qu’elles
se déplaisent !
L’autruche folle, court, rit,
saute et tend à mordre
Lorsque les autres s’envolent dans le désordre
Lorsque les autres s’envolent dans le désordre
Pour ne plus revenir.
Entre avenir et souvenir
Au mépris des êtres, les donneurs de leçons
Imposant leurs sentences de censeurs
Foudroient par leur vilaine action
Celle d’instinctifs et innocents transmetteurs.
Un égotiste trop instruit
Ruine bien plus qu’il ne construit.
Voilà de la belle ouvrage, à nouveau.
RépondreSupprimerSuper, Daniel ! Régalez nous encore et encore…
Un seul mot WOW !
RépondreSupprimerPierre
Du grand art de fabuliste ! Des oiseaux de ce genre nous n’en manquons pas, leur éclosion s’effectue en toutes saisons ; serait-ce dû au réchauffement de nos esprits volatils ?
RépondreSupprimerVotre fable, Daniel, nous invite à nous garder de ce genre de spécimens. Merci.