samedi 30 mai 2020

Le Paon et le Papillon

LIVRE VII - Fable 146 - (Parue sur Plumes & Rimes en Août 2019)


 
Le paon et le papillon


Louise observant le paon qu’elle avait dessiné
Montra l’enfant suivant sa destinée,
Et dans l’évanescence de la nuit
Qui suivit son départ,
Une fable chassa l’ennui
Pour combler mon grimoire.
Dans les éclatants jardins de Capri
Un paon blanc n’ayant pas de prix
Aperçut un concordant papillon
Virevoltant, gracile et trublion
Venu de nulle part
Se poser sur un nénuphar.
« - Je suis beauté, richesse et immortalité,
Des Arts, un parangon,
Que viens-tu donc
Gêner mon image par ta futilité ? »
Dit l’ancien oiseau aux cent cinquante plumes.
« - je vois ton amertume
Pour ma danse légère
De messager de l’univers.
Je suis beauté de vie
Je porte les âmes du monde
Lorsque toi tu fanfaronnes à l’envi
Plus grotesque qu’immonde ! »
Rétorqua le joyeux luron
Quelque peu fanfaron.
Ils se vilipendèrent
Au gré des courants d’air
Jouant à qui mieux mieux
Pour paraître le plus beau roi des lieux.
Mais la beauté reste éphémère
Face à la nuit cruelle
Paon et papillon déchantèrent
De leur déclin consensuel.
Ainsi en est-il des flambeurs.
Si le jour éclaire le vitrail de clarté,
Sans lumière intérieure
La nuit le prive de beauté.





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