La Zorille et sa famille
Un chemin
s’enfonçait dans une forêt sombre.
Une élégante
fouine au long corps gracile
L’empruntait,
rejoignant ses cousins en surnombre
Pour juger
d’un dossier qui n’était pas facile.
Une rustre
zorille
Visiteuse d‘un
jour
Trompait
tout son monde
Par devant
si gentille
Affichant
ses atours
Cachant l’envers
immonde
Quand la
chute d’un conifère
Fit qu’Hadès
la rappela en enfer.
Ils
étaient tous dans la détresse
Du legs de
leur belle ennemie
Qui voulait
pour son ivresse
Qu’on use
de taxidermie.
C’était une
grande famille
Difficile
à différencier
Pourtant
tous ces traine-guenilles
Vraiment peu
attachants
Tant ils
étaient puants,
Ne souhaitaient
pas voir la défunte empaillée.
« Donc
jusqu’au bout elle nous fera de la mousse ! »
Dirent-ils
à la fouine en n’ayant plus la frousse.
Elle était
si curieuse
Que ses
yeux de fouineuse
D’un coup
les enjôlèrent
A conter
leurs travers.
Le vif Blaireau
dit avoir peur de la Zorille
Aimable
par devant
Mais
toujours en bisbille
Ne faisant
que du vent
Malgré
l’oreille ronde et son odeur musquée.
« Elle
était embusquée
En
hérissant ses poils ! »
Conforta
le Putois
Revivant les
dégâts
En
frissonnant jusqu’à la moelle.
« Ce
que je vous dis là, je l’ai dit à point d’autres
Pour la Zorille
ne perdons pas la raison… »
Entama le
vison
Piaulant
sa patenôtre
« … Pour
emprunter des sous elle était tout sourire
Mais
jamais à les rendre en nous faisant souffrir
Elle puait
mais puera si on nous l’emmaillote
Pour en
faire un tableau.
Mais quelle
idée idiote !
Je connais
le sujet pour finir en manteau. »
« Moi,
quand je sors, je mords… »
Dis la marte
au bord de son trou
« … Si
l’on excite mon courroux
Mais tout
miel face à moi, ce rusé matamore
Le dos
tourné me fit perdre tous mes moyens,
Volte,
dont elle profita comme un vaurien. »
« J’en
conclus », dit la fouine
« Qu’à
sa mine chafouine
La zorille
esseulée
Avait donc
une entrée qui sentait le palais
Lorsqu’au
fond du logis
Ça puait
la cabane de la proctologie ! »
Alors tous
acquiescèrent
Dans le
même concert.
Avec la
fourche en tâche
La fouine
se mit à la tache
Et de ses
courtes pattes armées de longues griffes
Elle
creusa la terre, enterra l’escogriffe
Arguant
d’un air maussade :
« Ni
souvenir, ni gloire
Pour les
faiseurs d’histoires
Il y a des
êtres qui n’ont que la façade ! »
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