Le soleil
et la lune
Des deux
candélabres des cieux
On en a
fait des amoureux
Rétablissons
la vérité
De
l’ardente témérité.
S’ils ont
tous les jours rendez-vous
C’est pour
se toiser, qu’ils l’avouent.
Et notre
brave Terre
En
supporte leur atmosphère.
La perte
de clarté ne va point sans effroi
On observe
la nuit, on oublie la lumière
Quand
l’astre de Pierrot nous ramène la joie
De sa
risette familière.
Du clair
de lune à son acmé
Et du
soleil le requiem
C’est le
jour et la nuit, on ne croirait jamais
Que ce fut
le même système.
L’une
endort les enfants, l’autre éveille les gens
Douce,
elle est propice aux soupirs des amoureux
Vif, il
est complice de l’amour résurgent
Feraient-ils
la paire dans leurs rais généreux ?
Fi
donc ! Disons qu’il n’en est rien
Par
truchement de cette fable.
« Lorsque
je nais, dans mon beau temps grégorien »
Dit le
soleil, « La nature est multipliable
Et mon
rayonnement sans faille. »
« Votre
perfection en oublie mes influences
Sur
jardins et cultures par mon beau travail
Aussi des
rythmes et marées les conséquences. »
Répondit
une Lune altière
Sûre
d’elle, pleine et entière.
« Ma chère
allocataire c’est de ma lumière
Dont vous
profitez à votre aise ! »
« Pour
réfléchir, Seigneur, je n’en suis pas peu fière
Dans les
deux sens du terme j’en fais l’exégèse
La nuit
par mes cycles et mes phases
De ma pâle
clarté j’éclaire
Le
sommeil, l’inconscient, les ombres sans emphase. »
« Ma
belle », lui dit-il, « vous ne manquez pas d’air
Peut me
chaut vos émois et mois de lunaison
Sans fard,
moi je fais les saisons,
La vie, vos
quartiers, la mort
Je suis
seule étoile d’harmonie et d’amour. »
« Vous
faites plutôt matamore ! »
« Voilà
vos ténébreux atours ! »
« Pour
n’avoir jamais voulu me brûler les ailes
En vous
approchant de trop près ? »
« La
nuit porte conseil, ma chère demoiselle
Je ne veux
pas vous empourprer
Et pour
autant qu’un jour vous me fassiez de l’ombre
Votre
avenir n’est pas si sombre
N’oubliez
pas qui vous éclaire. »
« Astre
du jour, n’oubliez pas qui réfléchit ! »
Aucun ne
jugea nécessaire
D’arrêter
le temps. Personne n’avait fléchi.
Filait ainsi
par leur ronde de tous les jours
Leur drôle
histoire d’amour.
On a
souvent peu d’importance aux yeux des autres
On le
sait. Faut-il pour autant que l’on se vautre ?
Ou encore
se voir châtier
Par un
coup de soleil, ou bien lune de miel
En amour
comme en amitié
Les
illusions sont souvent essentielles.
Très jolie fable. Merci
RépondreSupprimerAnaïs