Le paon et le papillon
Louise
observant le paon qu’elle avait dessiné
Montra
l’enfant suivant sa destinée,
Et dans
l’évanescence de la nuit
Qui suivit
son départ,
Une fable
chassa l’ennui
Pour
combler mon grimoire.
Dans les
éclatants jardins de Capri
Un paon
blanc n’ayant pas de prix
Aperçut un
concordant papillon
Virevoltant,
gracile et trublion
Venu de
nulle part
Se poser
sur un nénuphar.
« -
Je suis beauté, richesse et immortalité,
Des Arts,
un parangon,
Que
viens-tu donc
Gêner mon
image par ta futilité ? »
Dit
l’ancien oiseau aux cent cinquante plumes.
« -
je vois ton amertume
Pour ma
danse légère
De
messager de l’univers.
Je suis
beauté de vie
Je porte
les âmes du monde
Lorsque
toi tu fanfaronnes à l’envi
Plus
grotesque qu’immonde ! »
Rétorqua
le joyeux luron
Quelque
peu fanfaron.
Ils se
vilipendèrent
Au gré des
courants d’air
Jouant à
qui mieux mieux
Pour
paraître le plus beau roi des lieux.
Mais la
beauté reste éphémère
Face à la
nuit cruelle
Paon et
papillon déchantèrent
De leur
déclin consensuel.
Ainsi en
est-il des flambeurs.
Si le jour
éclaire le vitrail de clarté,
Sans
lumière intérieure
La nuit le
prive de beauté.