La
chaise et le tabouret
Illustre dispute remontant à des lustres
Entre manants et rustres
Tous envieux d’un sort plus grand,
Faisant du cas conjoncturel
Faisant du cas conjoncturel
Où toutes chaises à bras, fauteuils et autres bancs
Viennent porter querelle
Envers le tabouret
Envers le tabouret
Pour le mettre sur la sellette.
Les on-dit prouvent que postérieurs à l’arrêt
Ne tiennent pas sur des trépieds à branlettes.
On reproche aussi à un vil trépied banal
D’avoir insulté un beau fauteuil de velours :
« A trois pates je ne suis pas bancal
Quand à quatre vous le serez toujours ! »
Un tel avis n’étant pas jugé sage
Devint sujet de cour
Qui coûta cher au duc de Ventadour
Devint sujet de cour
Qui coûta cher au duc de Ventadour
Voulant donner ses gages.
La chaise fit force aux assises
Sur des idées précises
Trois ou quatre pieds étant le sujet
D’équilibre.
Les fauteuils arguant d’autorité
Et de jugement libre
En appelèrent jusqu’au trône
Pour que stabilité soit respectée
Mais ne sut trancher la couronne
Entre siège de pouvoir et siège de torture
On entendit
quelques murmures
De la révolution ce n’était pas la prise.
On vint au canapé pour la psychanalyse.
Le divin divan consulté
Dit : Ce n’est point bon d’être cul entre deux
chaises
La Pythie était assise sur un trépied
Et se montrait à l’aise
Pour un oracle d’assise de l’harmonie
Cependant le trône fait le pouvoir uni
Pour la justice et la sagesse.
Et là on chut dans la détresse.
La chauffeuse et la caquetoire
Se mirent en colère
« A quoi bon trois ou quatre pieds d’enfer
Quand c’est pour l’humain que doit servir cette
histoire ? »
Lorsqu’on ne sait pas sur quel pied danser
Disons donc qu’on ne le fait bien que sur deux pieds.
Bravo et merci Daniel pour cette fable qui offre bouffée d’humour et d’humeur. Bien écrite et encore mieux menée, je vous la jalouse : j’aurais aimé l’imaginer… Au plaisir.
RépondreSupprimerLa fable dans son meilleur état !… L’instable assise de l’être humain requérant l’idoine bergère ou causeuse, il lui faut hélas fréquemment se satisfaire du strapontin… Quant au rocking-chair, cher aux poètes et aux fabulistes, je gage qu’il a dû te permettre, rêverie aidant, de nous ‘ébouriffer’ par l’intermédiaire de ce morceau d’anthologie!
RépondreSupprimerMerci Daniel.
Henri
Je crois déceler dans cette fable humoristique, une brillante illustration d’un brulant sujet d’actualité. Bravo et merci pour le partage
RépondreSupprimerClaude