jeudi 17 septembre 2020

La Taupe et le Lynx

LIVRE VI - Fable 114 - (Fable inédite)




La taupe et le lynx


Chacun à sa croyance où toujours il s’enferre
Raison ni palabre ni pouvant rien changer
Sur cette annonce en liminaire
Je vais vous narrer ce danger
A travers l’historiette importée du Jura.
Un lynx ondoyait, l’odorat
Fébrile, et les yeux aux aguets
La face ornée de favoris
Ses oreilles en triangle orientées vers les bruits
Circulaires.
Lors il repère des monticules de terre
Apercevant une taupe en son trou
Un long corps cylindrique et mou
Aux yeux minuscules et myopes
Le museau pointu. Il faut qu’il la chope !
« Qui t’a donc ôté ce jour qui éclaire tout
Ô ma pauvre fouisseuse ?
Dans ton antre est-il plus facile la terreuse
De pénétrer que d’y voir clair surtout ? »
« Mon oreille vaut bien ton œil
Pour tenter d’y voir clair ! »
« Que nenni bestiasse ! Sors donc de ton cercueil
Et viens avec moi prendre l’air
Car doté de l’œil de Lyncée
A la vision perçante
Nuages et murailles traversées
Pour la toison d’or tu seras ardente. »
« Voilà tes vapeurs de l’histoire
Masquent et contrefont le passé de ton griffoir ! »
« Ma vision prédit aussi l’avenir
Car tu vas mettre fin à vivre en catacombe
Toi qui avais déjà enclos ta tombe
Je sais qui va te sortir de tes noirs désirs ! »
« Le Lynx, il te faudra bientôt fermer les yeux
Pour comprendre ! Et comprendre mieux !
Deux choses sont très simples :
Prédire l’avenir d’espoir
Et raconter le passé simple.
Pour le présent tu peux aller te faire voir ! »
La taupe plongea dans sa tanière
Quand le lynx sauta, cassant ses crocs face à terre.
La balle du chasseur étant pour quelque chose
De l’avoir soumis à la gnose.
Voir clair au jour le jour
Est d’un plus grand secours.




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