La taupe
et le lynx
Chacun à
sa croyance où toujours il s’enferre
Raison ni
palabre ni pouvant rien changer
Sur cette
annonce en liminaire
Je vais
vous narrer ce danger
A travers l’historiette
importée du Jura.
Un lynx
ondoyait, l’odorat
Fébrile,
et les yeux aux aguets
La face
ornée de favoris
Ses oreilles
en triangle orientées vers les bruits
Circulaires.
Lors il
repère des monticules de terre
Apercevant
une taupe en son trou
Un long
corps cylindrique et mou
Aux yeux
minuscules et myopes
Le museau
pointu. Il faut qu’il la chope !
« Qui
t’a donc ôté ce jour qui éclaire tout
Ô ma
pauvre fouisseuse ?
Dans ton
antre est-il plus facile la terreuse
De
pénétrer que d’y voir clair surtout ? »
« Mon
oreille vaut bien ton œil
Pour tenter
d’y voir clair ! »
« Que
nenni bestiasse ! Sors donc de ton cercueil
Et viens
avec moi prendre l’air
Car doté
de l’œil de Lyncée
A la
vision perçante
Nuages et
murailles traversées
Pour la
toison d’or tu seras ardente. »
« Voilà
tes vapeurs de l’histoire
Masquent et
contrefont le passé de ton griffoir ! »
« Ma
vision prédit aussi l’avenir
Car tu vas
mettre fin à vivre en catacombe
Toi qui avais
déjà enclos ta tombe
Je sais qui
va te sortir de tes noirs désirs ! »
« Le
Lynx, il te faudra bientôt fermer les yeux
Pour
comprendre ! Et comprendre mieux !
Deux
choses sont très simples :
Prédire
l’avenir d’espoir
Et
raconter le passé simple.
Pour le
présent tu peux aller te faire voir ! »
La taupe
plongea dans sa tanière
Quand le
lynx sauta, cassant ses crocs face à terre.
La balle
du chasseur étant pour quelque chose
De l’avoir
soumis à la gnose.
Voir clair
au jour le jour
Est d’un
plus grand secours.
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