mardi 22 septembre 2020

Le petit ramoneur

LIVRE VII - Fable 130 - (Fable inédite)

 
Le petit ramoneur

Si vivre est source de déboires
Tout chaos est porteur d’espoir
Oyez là-dessus cette histoire
D’un fabliau exploratoire.
Ayant logé le diable en bourse
Lors de la mort de ses parents
Un subtil écolier brillant
Etait, cœur brisé, sans ressources.
De tâche en corvée, sans chantier
Piteux, affrontant les bailleurs
Il devint serf, non échotier
Altérant rose du bonheur
Il n’y a point de sot métier
Dit-il, bottier ou puisatier
S’il faut survivre à tout le moins.
Mais son désert de solitude
Avec détresse pour témoin
Le mut à oser l’aptitude
Du noviciat du petit Prince
Chaleur est à la cheminée
Ce que l’arôme est aux cagoinces
Si l’on prend soin de décrasser.
Muselant son égo en laisse
Il ouvrit son cœur aux hardiesses
Etant prêt à vibrionner
Au dam des malintentionnés.
Tel l’allumeur de réverbères
Voyant le travail méprisé
Se fit ramoneur de tuyères
Et fut aussitôt très prisé.
Il rechercha renard, mouton
S’imaginant qu’il faisait bien
Dans tous les âtres des maisons
Par tous les temps, tant et si bien
Que guérison par ramonage
Devint son rite de passage.
De l’intérieur à l’extérieur
Entre gris blanc et noir de suie
Grâce au balai du ramoneur
De la magie, l’amour s’ensuit.
D’un sûr pouvoir porte bonheur
Au hérisson à voir le cœur
Œuvrant avec courage aussi,
Firent que renommée grossit.
Avec échelle et brosse acier
Offrant aux messes sa chaleur
Il fut des bourgs tant apprécié
Car plus cherché que fossoyeur.
Simple, il put retrouver sa rose
Qui le fit entrer et s’asseoir
Pour le faire manger et boire
Comptant fleurette et non névrose.
Embrasé par l’acheminée
Il en visait la couverture
Sachant que pour la cheminée
Il devrait trouver l’ouverture.
Réduit en cendre on peut douter
Dans tout désert on prend conscience
A l’eau du puits de vérité
Sevrant de rêve l’espérance
De Baobabs à débiter
Ou bien de suie à décrotter.
Depuis heureux sur son échelle
Il suit la voie du Pèr’ Noël.
Pour comprendre et être compris
Laissons le cœur nourrir l’esprit.








3 commentaires:

  1. Daniel c’est excellent, bravo. J’aime beaucoup. Cela me fait penser à l’opéra “Le petit Ramoneur” de Benjamin Britten (opéra pour enfants).
    Dan

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  2. Voilà un beau message que porte cette fable bien construite. Bravo et merci Daniel.

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  3. Merci monsieur pour vos fables. J’aime beaucoup car elles font toujours preuve de sensibilité littéraire.
    Laura

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