mardi 29 septembre 2020

Dans la nuit des temps

LIVRE III - Fable 34 - (Editions Thot en 2018 - Fabuleux Dédale)


Dans la nuit des temps

Quand Mythe rencontra Légende
Il en tomba fol amoureux
Car de métaphysique elle était très friande
Lui appréciant tant ses récits aventureux.
Ils étaient désireux à deux
De ne créer que des heureux.
De l’union naquirent des nuées d’enfants diables
Pour qui ils donnèrent à tous le prénom de Fable.
De parents éduquant sur le bien et le mal
Les enfants en trouvent d’autant mieux la morale.








dimanche 27 septembre 2020

Les Moucherons, le Pompile et l'Araignée

 LIVRE IV - Fable 60 - (Editions Thot en 2018 - Fabuleux Dédale)


Les moucherons, le pompile et l’araignée

 

Qui ne connait l’histoire

De la cigale et la fourmi ?

Mieux vaut partager le pouvoir

Pour s’éviter les pandémies.

L‘union des différences

Fait force collective

Prônant plus d’amour que de haine destructive

Afin d’éviter les souffrances.

Cependant toute  économie

Pour notre chaine alimentaire

Tout en corrigeant les dévers

Lie travail et autonomie :

Ainsi coccinelle utilise puceron

Un créateur, un tâcheron.

Mais à n’y prendre garde

Le vil prédateur fait sa toile

Où l’on renie sa bonne étoile

Sans plus de sauvegarde.

Lors, l’énorme araignée

Chélicères acérées

Piège les moucherons

Et tuent les fanfarons.

Si beau est l’incendie

Fini la comédie.

Entre le rouge et brun

Ils cherchent la lumière

L’espoir de doux embruns

Le pompier des prières.

Certes, il existe le pompile

A l’aiguillon vaillant

Sur cette toile se précipitant, habile

En évitant les fils gluants

Il va livrer combat

A ces haines et peurs !

Pour les libertés le débat

C’est point de dictateur

Il dit qu’on vit, on meurt

En fonction de l’idée

Que l’on a de soi-même

Ne se laissant intimider

Pour annihiler les extrêmes.

Gardons-nous des engagements

Du « Ce n’est pas la mer à boire ! »

On se plaint tous de la mémoire

Jamais du jugement.

 

 

 

 




vendredi 25 septembre 2020

Le présécuteur

 LIVRE VII - Fable 133 - Fable inédite (Parue sur le DIX VINS BLOG)

Le persécuteur

 

Après son hivernage un escargot aigri

Redevient aigrefin

Pratiquant sans ambages l’embargo des esprits

De pauvres en chagrin.

Une scolopendre affolée heurte sa grâce.

Il en bave de rage

Lui montre ses cornes pour lui porter la poisse

Puis lui tient ce langage :

« Pour marcher quelle patte mets-tu en premier ? »

L’autre n’y pensait pas.

Lors elle s’emmêla les mille à louvoyer

Que chute la sapa.

Sur le dos incapable de se retourner

Le myriapode en proie

Facile, devient l’appât d’un geai acharné

Qui de son bec le broie.

Familier des tombes l’escargot se débine

Vers d’autres malaisés.

Dans la vie attention aux rencontres qui minent

Et peuvent nous briser.

 

 

 

 






jeudi 24 septembre 2020

Les deux grenouilles

 LIVRE VI - Fable 109 - (Editions Thot en 2018 - Fabuleux Dédale)


 

Les deux grenouilles

 

 

Aux abords d’une ferme

Dans une jarre, deux sœurs grenouilles sautèrent

Lustrer leur épiderme

Dans une fluide crème alimentaire.

Et toutes deux se trouvant au mieux de leur vie
Triomphaient sans songer à leur survie
Chacune nageant savait qu’il n’est rien de plus doux.
Mais une horrible erreur l’emporta sur leurs songes

Impossible de ressortir du seau, mensonge

Pour celle qui eût dit d’un saut être hors du trou.
Lors au lieu de se plaindre

Il n’y a point de doute, et savent se débattre

De force et de jeunesse il n’y a rien à craindre

Pour sortir du lagon blanchâtre.

Que nenni ! Leurs efforts sont vains.

De sursaut en sursaut

Usant leurs cuisseaux en vains sauts

Elles sont condamnées à être alevins.

L’une finit par dire de laisser tomber

« Ça ne sert plus à rien, autant mourir ici ! »

L’autre ne l’entend pas ainsi

Et ne veut succomber

Continuant à combattre.

Sans cesse, usant de fols efforts

Elle remue, frétille, essaye de se débattre

Le doute en réconfort.

Elle se bat, combat remue et continue

En un vain sacrifice.

Quand soudain de ses mouvements entretenus

Elle ressent le liquide moins lisse

Sans se laisser abattre

Guignant de sa consœur  le corps inerte.

La matière s’endurcit à vouloir être albâtre

La crème en beurre offrant la découverte.

Elle retrouve des appuis

Voulant sortir du puits

Elle s’agite, elle s’excite

Recommence ses sauts

L’ahan n’est donc plus vain et de sa réussite

Se retrouve hors du seau.

Chacun vaut ce que valent ses visées de gloire

Lui assurant son équilibre

L’abandon est échec quand l’effort est victoire

Seul un effort librement consenti rend libre.

 

 

 

 

 

 

 

mercredi 23 septembre 2020

Au gré de la rosée

 LIVRE V - Fable 91 - (Editions Thot en 2018 - Fabuleux Dédale)


Au gré de la rosée

 

Ô fortunes…

D’Hammurabi la richesse de Babylone

La trop belle Babel en sa tour d’infortune

Ruinées aux forces d’Epsilon.

Quid du très fabuleux phare d’Alexandrie

Lorsque Rome l’envie

Comme centre de toutes religions ?

L’opulence de l’empire mongol machiavélien

De Gengis Khan et ses légions

Ou de Mansa Moussa le roi malien

Bâtisseur couvert d’or

Aussi riche que Guillaume le conquérant…

Que dire des fortunes des conquistadors

Ou d’autres durs belligérants

Plus acerbes ?

Comme Attila le Hun pour l’herbe

Qui ne repousse pas…

Sauf au gré de la lune

S’opposant au trépas

Gouttelettes d’eau opportunes

Du matin perlant sur les fleurs

Par une nuit très claire

Le sol refroidi rejetant la chaleur

Sans aucun brin de vent dans l’air.

La fortune est à nous

Ou bien nous abandonne

Et rien n’est moins à nous

Que ce qu’elle nous donne.

Elle est aveugle et nous sourit

Ou bien mauvaise et nous pourrit.

Elle nous sert à l’envi

Et image un proverbe

Car elle est pour la vie

Ce que la rosée est pour l’herbe.