mardi 29 septembre 2020
Dans la nuit des temps
dimanche 27 septembre 2020
Les Moucherons, le Pompile et l'Araignée
LIVRE IV - Fable 60 - (Editions Thot en 2018 - Fabuleux Dédale)
Les moucherons, le pompile et l’araignée
Qui ne connait l’histoire
De la cigale et la fourmi ?
Mieux vaut partager le pouvoir
Pour s’éviter les pandémies.
L‘union des différences
Fait force collective
Prônant plus d’amour que de haine destructive
Afin d’éviter les souffrances.
Cependant toute économie
Pour notre chaine alimentaire
Tout en corrigeant les dévers
Lie travail et autonomie :
Ainsi coccinelle utilise puceron
Un créateur, un tâcheron.
Mais à n’y prendre garde
Le vil prédateur fait sa toile
Où l’on renie sa bonne étoile
Sans plus de sauvegarde.
Lors, l’énorme araignée
Chélicères acérées
Piège les moucherons
Et tuent les fanfarons.
Si beau est l’incendie
Fini la comédie.
Entre le rouge et brun
Ils cherchent la lumière
L’espoir de doux embruns
Le pompier des prières.
Certes, il existe le pompile
A l’aiguillon vaillant
Sur cette toile se précipitant, habile
En évitant les fils gluants
Il va livrer combat
A ces haines et peurs !
Pour les libertés le débat
C’est point de dictateur
Il dit qu’on vit, on meurt
En fonction de l’idée
Que l’on a de soi-même
Ne se laissant intimider
Pour annihiler les extrêmes.
Gardons-nous des engagements
Du « Ce n’est pas la mer à boire ! »
On se plaint tous de la mémoire
Jamais du jugement.
vendredi 25 septembre 2020
Le présécuteur
LIVRE VII - Fable 133 - Fable inédite (Parue sur le DIX VINS BLOG)
Le persécuteur
Après son hivernage un escargot aigri
Redevient aigrefin
Pratiquant sans ambages l’embargo des esprits
De pauvres en chagrin.
Une scolopendre affolée heurte sa grâce.
Il en bave de rage
Lui montre ses cornes pour lui porter la poisse
Puis lui tient ce langage :
« Pour marcher quelle patte mets-tu en premier ? »
L’autre n’y pensait pas.
Lors elle s’emmêla les mille à louvoyer
Que chute la sapa.
Sur le dos incapable de se retourner
Le myriapode en proie
Facile, devient l’appât d’un geai acharné
Qui de son bec le broie.
Familier des tombes l’escargot se débine
Vers d’autres malaisés.
Dans la vie attention aux rencontres qui minent
Et peuvent nous briser.
jeudi 24 septembre 2020
Les deux grenouilles
LIVRE VI - Fable 109 - (Editions Thot en 2018 - Fabuleux Dédale)
Les deux grenouilles
Aux abords d’une ferme
Dans une jarre, deux sœurs grenouilles sautèrent
Lustrer leur épiderme
Dans une fluide crème alimentaire.
Et toutes deux se trouvant au mieux de leur vie
Triomphaient sans songer à leur survie
Chacune nageant savait qu’il n’est rien de plus doux.
Mais une horrible erreur l’emporta sur leurs songes
Impossible de ressortir du seau, mensonge
Pour celle qui eût dit d’un saut être hors du trou.
Lors au lieu de se plaindre
Il n’y a point de doute, et savent se débattre
De force et de jeunesse il n’y a rien à craindre
Pour sortir du lagon blanchâtre.
Que nenni ! Leurs efforts sont vains.
De sursaut en sursaut
Usant leurs cuisseaux en vains sauts
Elles sont condamnées à être alevins.
L’une finit par dire de laisser tomber
« Ça ne sert plus à rien, autant mourir ici ! »
L’autre ne l’entend pas ainsi
Et ne veut succomber
Continuant à combattre.
Sans cesse, usant de fols efforts
Elle remue, frétille, essaye de se débattre
Le doute en réconfort.
Elle se bat, combat remue et continue
En un vain sacrifice.
Quand soudain de ses mouvements entretenus
Elle ressent le liquide moins lisse
Sans se laisser abattre
Guignant de sa consœur le corps inerte.
La matière s’endurcit à vouloir être albâtre
La crème en beurre offrant la découverte.
Elle retrouve des appuis
Voulant sortir du puits
Elle s’agite, elle s’excite
Recommence ses sauts
L’ahan n’est donc plus vain et de sa réussite
Se retrouve hors du seau.
Chacun vaut ce que valent ses visées de gloire
Lui assurant son équilibre
L’abandon est échec quand l’effort est victoire
Seul un effort librement consenti rend libre.
mercredi 23 septembre 2020
Au gré de la rosée
LIVRE V - Fable 91 - (Editions Thot en 2018 - Fabuleux Dédale)
Au gré de la rosée
Ô fortunes…
D’Hammurabi la richesse de Babylone
La trop belle Babel en sa tour d’infortune
Ruinées aux forces d’Epsilon.
Quid du très fabuleux phare d’Alexandrie
Lorsque Rome l’envie
Comme centre de toutes religions ?
L’opulence de l’empire mongol machiavélien
De Gengis Khan et ses légions
Ou de Mansa Moussa le roi malien
Bâtisseur couvert d’or
Aussi riche que Guillaume le conquérant…
Que dire des fortunes des conquistadors
Ou d’autres durs belligérants
Plus acerbes ?
Comme Attila le Hun pour l’herbe
Qui ne repousse pas…
Sauf au gré de la lune
S’opposant au trépas
Gouttelettes d’eau opportunes
Du matin perlant sur les fleurs
Par une nuit très claire
Le sol refroidi rejetant la chaleur
Sans aucun brin de vent dans l’air.
La fortune est à nous
Ou bien nous abandonne
Et rien n’est moins à nous
Que ce qu’elle nous donne.
Elle est aveugle et nous sourit
Ou bien mauvaise et nous pourrit.
Elle nous sert à l’envi
Et image un proverbe
Car elle est pour la vie
Ce que la rosée est pour l’herbe.