vendredi 9 octobre 2020

Le Corps et le l'Esprit

 LIVRE VI - Fable 102 - (fable inédite)



Le corps et l’esprit

 

Les sages Socrate et Platon
Voient dans le corps l’animalité extérieure

Cachant la beauté intérieure

De l’esprit. En tant que faiseur de rogatons

Laissez-moi vous conter ce qu’il reste de l’âme

Quand le corps fait obstacle à l’esprit de sa flamme.

L’Esprit était en rage :

 « Tu es un obstacle à ma vie. »

Le Corps était en nage :

« Vois où nous mènent tes envies ! »

« Je suis le cavalier

Tu n’es que la monture ! »

« Alors respecte donc le cheval, pauvre niais !

Et entraîne-toi avec moi dans la nature

Car l’émotion tient l’intellect

Elle est avant le rationnel

Et c’est moi qui t’inonde de nouvelles. »

« Calme-toi ! Tu me fais peur avec tes collectes ! »

« C’est l’angoisse mon bon »

« Et la tentation charnelle salaud ! Angoisse ? »

« T’en plains-tu ? Que je sache ce n’est pas la poisse !

A toi de maîtriser mon bon. »

« Tiens-toi à distance, tes ressentis me nuisent. »

« Mais sans moi, tu te vautres ! »

« Mais pourquoi sommes-nous donc unis l’un à l’autre ? »

« Pour que je te supporte lorsque tu te grises

Jusqu’à la tombe mon bon, où tout disparaît ! »

« Toi, tu disparais, moi, je reste ! »

« Ah ! Ah ! Ah ! Elle est bien bonne, mais n’est pas vrai

L’Esprit, j’en suis navré. » « Le Corps, je te déteste !

Mais si je me dis : Suis-je ou ai-je un corps ?

Je suis dedans ou bien dehors ?

Voilà toute la différence

Entre l’objectif et le subjectif

Je perçois l’image ou le réel ? Beau naïf.

Aïe ! Aïe ! Tu me fais mal ! » « Pas de chance !

Contrôle donc mon bon !

Contrôle et maîtrise ton si bel étalon. »

« D’abord, je ne suis pas ton bon !

Tu n’es qu’un grand malade et tu me rends malade

Tu te moques bien de l’élévation de l’âme

Ne me faisant penser qu’à la dégringolade

Par de soudains malaises infâmes ! »

« On s’use, tu m’uses, je m’use,

Mais je ne sais dire lequel des deux abuse ? »

Ainsi, d’envie, leurs bisbilles n’avaient de cesse.

Il en est ainsi de l’humaine engeance

Sans devenir l’esprit vieillit dans la sagesse

Et sans autre avenir le corps dans la souffrance.

 

 

 

 




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