Les
naïfs et le madré
Tout vilain prédateur
Joue entre le bien et le mal
Démontrons-le sur l’heure
Par une historiette animale.
Un beau pigeon biset
Très ramier et volage
Se disant globe-trotteur dégoisait
En rageant d’être en cage.
Une riche écrevisse attendait impériale
Un prétendant dans son bocal
Pour un grand amour mémorial
Avec un grand crabe royal.
Ces deux hurluberlus
Vivaient maintenant en reclus
Tous deux s’étant fait prendre
Aux ruses de maître Renard.
L’emplumé qui portait nouvelles tendres
Au rusé, avait cru le roux roublard
Proposant d’arrêter ses tires d’ailes
Pour une aire de repos fraternelle.
Volaille avait donné argent
Puis enfermé, le goupil avait insulté.
La deuxième sensible à l’entregent
Du malin, lui livrant stratagème en beauté
Pour attraper son crabe en monnayant argent
En fut tant appâtée
Qu’elle donnât à profusion sans coup férir ;
Et le résultat fut loin de la faire rire.
« J’ai trouvé bon que l’on te troublât l’eau
Pour que tu l’entrevisses »
Lui susurra notre finaud.
Dans le sable du pot, du crabe l’écrevisse
N’en vit rien !
Elle lui débita tous les noms de vaurien.
Jamais le crustacé n’épousa le beau crabe
Jamais notre pigeon ne refit de voyage.
Maître Renard, bien enrichi tel un nabab
Aurait pu les relâcher. Mais leurs vils outrages
Le convainquit de leurs forfaits.
Il croqua le pigeon aux écrevisses pour sûr.
Qui oublie les bienfaits
Se souvient des injures.
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