vendredi 2 octobre 2020

Les Naïfs et le Madré

VII - 120 Les Naîfs et le Madré

Les naïfs et le madré

 

Tout vilain prédateur

Joue entre le bien et le mal

Démontrons-le sur l’heure

Par une historiette animale.

Un beau pigeon biset

Très ramier et volage

Se disant globe-trotteur dégoisait

En rageant d’être en cage.

Une riche écrevisse attendait impériale

Un prétendant dans son bocal

Pour un grand amour mémorial

Avec un grand crabe royal.

Ces deux hurluberlus

Vivaient maintenant en reclus

Tous deux s’étant fait prendre

Aux ruses de maître Renard.

L’emplumé qui portait nouvelles tendres

Au rusé, avait cru le roux roublard

Proposant d’arrêter ses tires d’ailes

Pour une aire de repos fraternelle.

Volaille avait donné argent

Puis enfermé, le goupil avait insulté.

La deuxième sensible à l’entregent

Du malin, lui livrant stratagème en beauté

Pour attraper son crabe en monnayant argent

En fut tant appâtée

Qu’elle donnât à profusion sans coup férir ;

Et le résultat fut loin de la faire rire.

« J’ai trouvé bon que l’on te troublât l’eau

Pour que tu l’entrevisses »

Lui susurra notre finaud.

Dans le sable du pot, du crabe l’écrevisse

N’en vit rien !

Elle lui débita tous les noms de vaurien. 

Jamais le crustacé n’épousa le beau crabe

Jamais notre pigeon ne refit de voyage.

Maître Renard, bien enrichi tel un nabab

Aurait pu les relâcher. Mais leurs vils outrages

Le convainquit de leurs forfaits.

Il croqua le pigeon aux écrevisses pour sûr.

Qui oublie les bienfaits

Se souvient des injures.

 

 

 

 




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