La cavale du vendangeur
Comme à
l’accoutumée un gentil vendangeur
Apprécia
la teneur
De son
tout dernier cru
Bien plus
qu’il n’eut fallu.
De tout
temps son cheval rentrait son attelage
En lui
tenant langage
Que son
vin qu’il disait la renommée du monde
N’était
que vile piquette de paysan
Le nouveau
millésime en étant si immonde
Serait au
mieux immunisant !
« Pour
qui te prends-tu donc ma vilaine bourrique ?
Je vais de
ce nectar en remplir mes barriques
Qui par sa
maturation du sucre des moûts
Va faire
des envieux bien plus que des jaloux. »
Le beau
quadrupède vexé
Lui tint
alors ce fort propos :
« L’homme
n’a que l’ivresse pour décomplexer
Et le soûlard
se prend pour Dieu, maltapropos
J’ai cent
fois côtoyés les dieux
Dont le
grand Bacchus mélodieux
Dans la
brume argentée d’alors
Des
raisins dignes de son rang
Pressant
les ceps aux feuilles d’or
Des vins à
l’insigne de son sang.
Là, voir
dans vos Bacchantes la folie humaine
Des glouglous
de bouteille et vilaines haleines
Me font
croire à tort que nous faisons la noce ! »
« Tu
ne cites qu’un Dieu, la rosse ! »
« Je suis
pourtant de ceux qui vont d’enfer au ciel
Erotique
en mes chevauchées
Chamanique
et providentiel
Des quatre
couleurs harnachés
Dans
l’Apocalypse du jugement dernier
De Pégase
en Bucéphale qui peut nier
Que le
cheval allie force et intelligence
Qu’entre
les dieux et les hommes il est convergence ? »
Il avait
sorti la grosse cavalerie
Quand de
sa plaidoirie
De
l’ivresse du vin, son maître tout marri
Vomissait
tripes et boyaux sur ses armoiries.
Pour se
montrer divin
Point trop
ne faut de vin.
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