L’échourie des phoques
Ces barrages que l’on
construit
Afin de s’esquicher
Peuvent aussi nous empêcher
D’aimer autrui.
Un grand dauphin s’était perdu
Aux confins de la mer d’Iroise
Quand de fatigue morfondue
De sa vie cru payer l’ardoise.
Tout près de lui une échouerie
de phoques
Aux moustaches longues et
raides
Aperçoit le cétacé qui suffoque
Et lui porte de l’aide.
Les gris sauveurs patauds à la
couche de graisse
Initient ce semblant de
poisson à peau lisse
Lui prônant un amour pour
payer sa détresse
De croire au seul dieu des abysses.
Il y croit le bougre dur comme
fer
Il entend partager la mer
En donnant de l’amour
Il doit signer pour purger les
crimes sur terre
C’est dans l’eau que se noue
cette union sans détour.
L’amitié, jouissance du cœur
Il n’en peut mais de vouloir
en donner
Mais de l’affection du prieur
Il ne se veut faux-nez.
Or que dire d’un pareil
dévouement
Lorsque le doute le
foudroie ?
Les phoques de ses errements
Lui imposent leur droit.
Il se sent moins aimé
Il faut qu’il déguerpisse
Il se voit rejeté
Mais renie leur justice.
Devant tant de défiance
Il s’en va, sans savoir qu’il
va perdre ses frères
Qui n’absoudront la
pardonnable offense.
C’est ainsi ! Dans leur cœur
sectaire
On le banni pour le néant
Le rejetant des océans.
Pourtant le corps vient de la
terre
Quand notre esprit vient des
étoiles :
Mais ce qui est écrit avec un
cœur de fer
Ne peut être compris par une
âme loyale.
Offrir son amitié en vain
A qui veut amour sous parafe
C’est comme offrir du pain
A un mourant de soif.
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