Le chien, la truie et le
dindon
A l’élection de basse-cour
Se présentaient aux voix
La mère des porcs au vibrant discours
Et un dindon aux errements grivois.
Les deux sbires étaient forts en gueule
L’emplumé glougloutait avec démagogisme
Quand l’odieuse bégueule
Grognait tous les truismes
Son altruisme en trompe l’œil.
Le populisme en fer de lance
Les abritaient de tout écueil
Et aux bêtes donnaient confiance
A en perdre la voie
Une dernière fois.
Ainsi donc ils se ressemblaient
Comme deux gouttes d’eau
Par leurs fureurs, comblés
Elle aurait pu être dinde et lui le pourceau
Consacrés comme vaches en Indes
Sans faire affront aux cochons d’Inde.
Mais voilà que tout bloque :
Pendant que la truie soliloque
Il ne veut pas être le dindon de la farce
Et veut battre la garce
Mais la cochonne du bastringue
Connait trop le doux dingue.
Leur dément égo, la soif du pouvoir
Leur fait tout dénigrer, y compris le savoir.
Les deux roublards se toisent
Ils haranguent la foule
Ils flattent tant et si bien qu’ils dégoisent
A s’en montrer maboul.
Du caquetage la basse-cour aux abois
Plébiscite le chien
Soutenu de concert par chats, coqs, ânes et oies
Car lui savait parler du bien :
« Paroles de Truie et de dindon
Sont pareilles au charbon
Quand ça ne brule pas
Ça noircit ! Vous les fidèles votez pour moi
Non pas pour enjôleurs ou bien calomniateurs
Sinon prenez corbeau dehors !
Mieux vaut élire des corbeaux que des flatteurs
Ceux-là vivent des morts
Les autres des vivants
Au pays des moulins à vent. »
Le chien fut élu
Sans autre discussion.
En termes d’élection
Un discernement démocrate
Vaut mieux que vulgarité ochlocrate.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire